C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de Percef. IV, R. 
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     ADVENIR     
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Tout advient qui advenir doit/qui est destiné : Tout avient quanqu'avenir doit. (Mir. abbeesse, 1340, 81). Agamenon, Gregois et leur armée, Destruirent tout ; mais a leur revenir Perirent tuit, po de gent exceptée : Toudis advient ce qui doit advenir. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 89). Or nous dist uns proverbe qui est vray que chu qui doit avenir jà ne puet trespasseir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.2, a.1400, 118). Les choses qui doivent avenir, convient qu'elles adviennent (Ponthus Sidoine C., c.1400, 131). Sy vousavertis que je suis Zephir, qui suis moult doulant de la mort Estonné, mais avenir convient ce qui est ordonné. Sy vueil bien que vous sachiez que jamais ne vendrez a chief de vostre intencion se tant ne faittes quePasselion le jeune enfant, a qui je ne fauldray aucunement, soit en personne a ce siege (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 235). [Les Sarrazins surprennent les troupes de Jourdain qui font le siège devant un site] Quant oïrent [ceux du guet] paiiens enviers yaux aprochier, Celle part sont tournez ; mieux leur venist lessier, Mais chou qu'avenir doit ne puet on despicier, Chou avient qui doit estre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 550).

Rem. Morawski 997 : La chose qui être doit ne peut être qu'elle ne soit ; Hassell 31, A32.

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     AIDE1          AIDE2     
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Tel guérirait maintenant par aide qui demain serait mort par défaut : - Damoiselle, dist l'escuier, la necessité est grande qui ne puet actendre jusques a demain au matin. Le chevalier est traveillié, vous revendrés et je vous feray parler a luy. - Beau sire, dist la damoiselle, tel guariroit maintenant par aide qui demain seroit mort par deffaulte. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 463).

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     AMENDE     
A. -

[Idée d'amélioration, de progrés, de correction] En méfait/méprison ne gît qu'amende. "Toute faute exige réparation, une faute réclame ni plus ni moins que réparation" : ...Et dist [Bon Avis] :"Dame, se mespresure Vous a fait, il vous amende, Car en meffait ne gist qu'amende..." (MACH., Voir, 1364, 380). Rens Helayne s'on la demande, Car en grant meffait gist amende ; Et mieulx vault tost paix consentir Que tart venir au repentir. (CHR. PIZ., Ep. Othea P., c.1400-1401, 261). A trestous pardon je demande, Amender vueil tous mes meffaitz, En mesprison n'affiert qu'amende. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 4). "Sire" dist Percheforest, "c'est une personne que le Hault Dieu a batue pour son mesfait." "Creature", dist le preudomme, "en mesfait ne gist fors amende, especialement a Dieu..." (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 421). "...je suis chevalier estrangier et entré en queste pour trouver ung preu baceler dont j'avroie voulontiers nouvelles." "Sire, respondy la pucelle, Dieu vous doinst grace de le trouver !" Atant elle le print par la main, puis dist : "Sire chevalier, ne me cognoisssez vous point ?" A la voix de la pucelle, le baceler recongneu que c'estoit Neronés, la personne du monde qu'il amoit le mieulx, pourquoy a coup il fu aussi prins comme se c'eust esté pour ung villain cas et dist : "Gente pucelle, ne vous desplaise, car j'ay trop parlé, je le congnois." "Sire chevalier, dist elle, en meffait ne gist qu'amende, et vous soiés le bien venu..." (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 277). ...vous devés sçavoir qu'en tous mesfais ne gist que amende. Examinés vostre conscience et la mettez a paix (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 58). Jamais l'aultruy ne retiendra, A chacun ce qu'appartiendra Rendra tousjours, sans grant demande. A mesfaict n'appartient qu'amande. (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 51).

Rem. Morawski 668 : En meffait ne chiet que amende ; Hassell 162, M106 ; DI STEF. 518b, mal.

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     BOYAU     
Il fait mal lier/allier/étreindre...autrui boyau au sien. "Il ne fait pas bon s'unir à qqn qui n'est pas de votre monde" : Bauduins, qui tenoit maint royame en servage, A bailliét Taillefier a l'adurét corage Bauduin de Sebourc, qui fu de son linage, Car li roys le tenoit plus loial et plus sage Que chiaus qui ne sont pas estrait de son parage ; Car d'estrainge boiel, che dist on par usage, Aloier fort au sien souent en vint domage. (Bât. Bouillon C., c.1350, 79). Estrange boiiel fait mais au sien à liier (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 39). [Le bastart est attaqué par le fils du forestier accompagné de quter complices] Quant le bastart perceut le felon lozenger, Il a traite l'espee qui fut de bon assier. Quant cil voient l'espee reluire et flamboier, Ly .IIII. s'en fouÿrent et retraient arrier, Et l'enffes demoura. Le bastart sans targer L'assena si tres bien dessus le hanapier Que de cy es espaules ne remest que trancher. Mort l'abat ens ou bois, or ot il son loier ; Et ly .IIII. s'en fuyent, nel vinrent pas venger. Pour ce dit ung proverbes qui moult fait a priser Qu'estrange boyel fait mauvés au scien loyer (Tristan Nant. S., c.1350, 222). Cil paien m'ont failli, Damedieu les maudie ! Or voy bien que li ons est plaing de grant sotie Qui estrange boiel en riens au sien alie. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 338). Beau nepveu, qui son cuer croit a toute heure, aucunement ne puet estre qu'il ne folie. Et pour ce ne croiés point vostre corage [qui est amoureux d'une autre personne que celle qu'on lui destine], mais croiez le roy (...), si ne folierés point : il ne fait pas bon estraindre estrange boiel au sien, car on se doit aller selon soy et a ce que l'en congnoit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 70).

Rem. Morawski 881 Il fait mal loier autrui bovel au sien ; Hassell 58, B167 ; DI STEF. 107c-108a, boyau.

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     CHAMBRE     
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Les chambres vides font les femmes sottes/font faire folages (aux femmes). "L'absence d'objets rend les femmes neurasthéniques" : S'avient que wides cambres font bien faire folage ; Par ce point voit-on bien brisier mariage. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 217). Homme font tant de coses que j'en ai trop grant hide ; C'est mierveille que Dieus souvent ne les lapide. Cheval escapent tost s'il n'ont ou frain ou bride ; Moult de femmes sont folles souvent par canbre wide. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 46). ...Mais maint hommes sont si pervers A leurs femmes et si divers Et leur font tant d'oppressions, Et ont si pou en leurs maisons, Que vuides chambres les font sotes (DESCH., M.M., c.1385-1403, 291). Mon amy, dist Lyonnel, tu ne dis point grant merveilles, car j'ay ouy dire autreffois que les chambres vuides font les sottez dames (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 208).

Rem. Morawski 2500 : Vuide chambre fait fole dame ; Hassell 63, C44 ; DI STEF. 136b, chambre.

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     CHEVALIER     
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Chevalier sans armes n'est que menace sans fait : ...il [Passelion] dist a Gaudine qu'il luy convenoit aller sur les champs et qu'il ne seroit jamais aise, sy avroit trouvé armurez pour son corpz, car chevalier sans armes n'est que menaces sans fait. "Sire, dist elle, alez où bon vous samble, mais je vous prie que vous retournez le plus tost comme vous pourrez" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 733-734).

Rem. DI STEF. 162a, cheval.

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     CHEVALIER     
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Chevalier sans épée n'est que femme sans quenouille : ...Gallafur (...) entra en la forest et tant y erra qu'il vint a un fort espinoy où il ouy une voix qui lui dist : "Chevalier sans espee, où vas tu si nicement, car chevallier sans espee n'est que femme sans quenouille !" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1122).

Rem. DI STEF. 162a, cheval.

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     CLERC     
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Tous ceux ne sont point clercs qui en portent le semblant : Lors (...) les huit chevaliers ouvrirent leur porte, puis yssirent sus la place montez sur les chevaulx qu'ilz avoyent trouvez en la place, armez et habilliés, les lances es poings et les escus au col, a l'encontre des trois cent chevaliers et plus qui tous les menassoient de mort. Mais, comme dit le saige, tous ceulx ne sont point clercs qui en portent le samblant, ne chevaliers qui chaussent esperons, car pluiseurs en y avoit qui n'avoient oncquez esté en mortelle bataille, et combien qu'ilz eussent hardement, sy ne le sçavoient ilz mettre a oeuvre ; et pour ce dist le saige : trop est bastard de l'ouvraige qui oncquez ne s'en entremist. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 317).

Rem. Hassell 78, C223 ; DI STEF. 173b, clerc.

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     COMMENCER     
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Il n'y a si fort que du commencer : Bien soit venu qui cy a ramené joie et soulas ! Bien soit venue la chevallerie qui le païs remettera en honneur ! Seigneurs, emploiés vous en bien faisant, il n'y a si fort que du commencier ! (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 966).

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     COU     
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Pour bien fait cou frait ("brisé, rompu") "Les bienfaits ne sont pas récompensés" : Dame, commença a dire Passelion, Matam siet a la fontaine tres doulant pour nostre longue demeure. - Non, dist la dame, pour nostre demeure, mais pour son chiennet qu'il ne donna que mengier au departir. -Dame, dist Passelion, icy vient a point le proverbe que l'on dist : "Pour bien fait, col frait". Ainsi en prent il a ce chevalier, car en retournant pour le chiennet il vous cuidoit aucunement a gré servir, mais il en est maintenant mocqué et gabbé. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 781).

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     DILIGENCE     
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Diligence passe sens : La seconde force est diligence a bien faire ouvrer et besongner en ce que aurez a faire, car c'est ung proverbe commum, Diligence passe sens (JUV. URS., Nescio, 1445, 474). Dont advint qu'il trouva le Rpy au Delphin levé, car il ne desiroit fors retourner en son paÿs. Lors lui demanda le jeune Hollandin pouquoy il estoit levé si matin. "Certes, beau filz, dist le chevalier, dilligence passe sens, car de ceste heure je vouldroie estre en mon paÿs ou j'ay moult a besongnier, mais je ne sçay ou recouvreray un bateau". (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 124). En militant par aucune saison Soubz la maison d'Austrice glorieuse, Ce tres illustre et puissanr duc saxon, Fort que Samson, s'est acquis bruyt et son, A grand foison, s'en avons paix heureuse ; Par vallereuse oeuvre chevalereuse, De dangereuse empesche nous delivre : Grand dilligence exede sens de livre. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 364).

Rem. Hassell 97, D102 ; DI STEF. 261b, diligence.

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     ÉMERAUDE     
Qui que ce soit qui tient l'émeraude, elle n'amoindrit pas de sa force : La richesse, la povreté, le bien ne le mal des personnes n'empirent point les parolles, puis que chevaliers sont : s'ilz sont mauvais, le malleur demeure, mais les parolles ne partent point, ains rentrent en leur vertu. Qui qui tiengne l'esmeraude, elle n'amoindrist de sa force. "Damoisel, dist Pernehan, tant m'en avez dit que desormais je seray plus doubtif d'encheoir en villonnye, car homme d'esta a cuer souillié na puet faillir a reprouche, sy suis prest de vous faire chevalier." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 949).
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     EMPRISE     
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De nice emprise, nice fin : Lors lui racompta [Passelion] comment il s'estoit tenu pour recreant chevalier quant avoit cheminé avecq elle sans lui requerre de son amour, et puis lui dist comment Zephir sur ces parlers estoit venu hurter a l'huis et de point en point comme advenu lui estoit. "Sire, dist elle, de nice emprise, nice fin, et pour ce oubliés tout, car de meschant aventure ne puet on trop pou parler. Alés couchier et ne pensés meshui que au repos, car les folles pensees font emprendre les folles besognes." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1039).

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     ENTE1          ENTE2     
De bonne ente un bon fruit se décline/de bonne ente bon fruit : ...c'estoit li fiex de sa cousine, Wistaces de Boulongne, fiex de la palasine Ydain, Qui le portée fist si bonne et si digne. C'est drois que de bonne ente .I. boins fruis se décline. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 119). Les chevaliers qui la estoient furent moult esbhis de la force de celle dame qui ainsy avoit emporté le chevalier armé hors de la compaignie, et disoient les uns aux autres que de telle ente devoit avoir bon fruit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 181).

Rem. Morawski 289 : Bon fruit vient de bonne semence ; Hassell 103, E46 ; DI STEF. 296b : ente.

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     ÉTOFFE     
On ne fera jamais de mauvaises étoffes bonne ouvrage : [Nature s'adresse à une dame ] "...Bien vous congnois .desdont que je vous feis de la plus pure, de la plus nette et de la plus subtille matiere dont je ouvrasse pieça. Et tant la trouvay bonne et able a ouvrer que voulentiers en eusse fait ung homme, mais j'avoye pou de matiere, sy ne l'ousay tant esprouver ne espurgier en la forge qu'elle fust able a ce que deffaute n'y eust. Mais bien sçay que tant empourtastes de la nature de l'homme que vous devés estre constante, saige, subtille et de tresgrant engin avecques le tresor de memoire. - Dame, dis je, la vostre bonne mercy quant telle me feistez. - Certes, dame, dist elle, l'on ne fera ja de mauvaises estoffes bonne ouvraige." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 575).

Rem. Hassell 187, O99 ; DI STEF. 314a, etoffe.

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     FORCE     
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La force ne vainc pas toujours : [Les Nervois, lors d'une joute, n'arrivent pas à vaincre un Breton, appelé le Roy des Jouteurs]... si avoient les Nervois grant paine, car le chevalier n'estoit pas si grant ne si puissant de membres qu'il n'en eust en la cité de Nerves des plus puissans et grant plenté Mais le saige dist que la force ne vainct pas tousjours (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 437).

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     FORT     
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Le fort est toujours au commencement : Car le fort toujours est a l'encommencement (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 368). ...il n'y a sy fort que du commencier ! (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 966). Il n'est si fort que le commencement. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 203).

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     FORTUNÉ     
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[Sentence] L'homme est bien fortuné qui est sorti de mauvaise femme : Quant le mary entendy ce, il fut moult esbahi, et puis dist tout courroucé : "L'omme est bien fortuné qui est sorty de mauvaise femme" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 777).

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     FOU1          FOU2     
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Loc. prov. [Début inspiré par le prov. On met le fol en chaire par defaut de sage ; dans une série d'illustrations de la façon dont la Fortune agit en aveugle] On met le fou en chaire, le sage au fumier : Tu [Fortune] tolz aux preudhommes et donnes aux mauvais ! Le folz metz en chayere, le saige au fumier, le rude et mal entendant tu mets a la pourtraiture et aux suibtivetez, et le subtil et ingenieux mets en la charrue charier les pierres et les chailloux. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1027).

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     FOU1          FOU2     
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On met le fou en chaire par défaut de sage : "...je deveroie estre bien joyeulx s'il m'estoit possible, quant je fay ce que un tel prince pourroit faire a son honneur. Mais vous sçavés que le saige dist qu'on mest bien le fol en chaiere par deffaute de saige : Ainsy advient il de moy, car par faulte de souffisant conducteur a tant excellent homme suis un meneur inhabille, mais c'est sans reprouche." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 188). Mais pour ce que je vous ay oÿ dire que je ne suis point digne d'avoir le amour de si haulte pucelle, sans faulte je le cognois, car pour ceste heure je ne cognois homme au monde qui en soit digne. Mais il advient bien que par faulte de saige maistre l'en assiet le fou en chaiere. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 92). Mais quant a l'avantage, Point ne s'en trouve [de sages] ou guiere : Par deffaulte de sage, On met fol en chayere. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 73).

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     GAINE     
À telle gaine tel couteau. ("L'une des manières d'indiquer le rapport de cause à effet") (DI STEF.) : [L'homme] restraint sa compaignie et fortrait a sa femme ce qui deust estre sien et ce qu'i li doit de droit et le depart en autre lieu ou prejudice de sa compaigne, froissant le veu qu'il a promis a Dieu, et la femme aussy refait a son mari autel, dont il est dit, "A telle gaine tel coutel" ou "A telle fourme tel sanler." (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 252). A soy meismes dist il : "N'en parleray de la sepmaine, Car il n'appartient point tel coutel a telle gaine." (Enfances Garin de Monglane K., p.1400, f° 55v). Et quant vilement y acqueroie les viles choses, le fruit de telle semence engendra sur moy envye, qui est alee abourdeler ["tromper"] celle pour qui je m'estoye asservi, et c'est bien raison : a telle gaine, tel coustel. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 371).

Rem. Morawski 155 : A tel coutel tel gayne ; Hassell 126, G7 ; DI STEF. 391a, gaine.

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     GARDE1          GARDE2     
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Bonne garde évite mauvais encombrier : De celle responce fut le mauvais murdrier tres joyeulx et la glosa en son cuer, disant qu'il n'avoit garde de l'enffant qu'à tout le moins il ne fust en eage de chevalier, et que de là en avant il eslongeroit sa mort, pensant que bonne garde evite tres mauvais encombrier. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 218).

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     JOIE     
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Mal de la joie ("maudite la joie") dont ceux d'autour n'ont leur part : Sy tost que Gaudine ouy le cheval hainyr, elle en fut moult courroucie et doulante, et dist au chevalier : "Haa ! Passelyon, vous m'avez mauvaisemment trahie, veu que vous m'aviez proumis que mon cheval se tairoit de vous et de moy, et il m'a accusee. - Belle, dist le chevalier, mal de la joie dont ceulx d'entour n'ont leur part. Vostre cheval nous a veu mener vie joyeuse : qu'en poeut il s'il en chante ?" (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 719).

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     MÉCHOIR     
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Celui à qui il méchiet, chacun lui mésoffre/ est souvent dégabé "Plus vous êtes malheureux, plus on vous fait du tort" : On mésoffre quant il meskiet, Et ciertes chil font grand pékiet, Qui de riens autrui contrarient, ne de leur méseschance rient (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 14). On mésoffre tantost chascun s'il li meskiet ; Se le désire-on dou sien, quant il eskiet. Tels hom se poet vanter que trop mal a paiskiet Et n'a mie bien karolet, ne treskiet. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 6). Il [Bauduin] fuit dessus le pierre, tant qu'il fu miedis, C'on ne li aporta, par sens et par avis, A mengier, ni à boire, nie plus c'une soris (...). Là n'i ot crestien dont fuit de riens servis, Car cascuns si fuïoit com s'il fuit kiens rebis ; Chellui cui il mesquiet on mésoffre toudis. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 333). Et dist Guy de Nanteul : "Huymés rien n'en sarés. Trop ay esté de vous laidement rempronés ; Mais cil qui il meschet est souvent degabés." (Tristan Nant. S., c.1350, 183). ...Mais qui riens n'a, chascun lui fait le nique : Cui il meschiet, tous jours on lui mesofre. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 291). Il avoit esté si presumptueux que il n'amiroit nul seigneur voisin que il eust (...), pour quoi il le plaindoient mains de ses persecutions. Ensi avient, et que li proverbes soit voirs que on dit, car, à cellui à qui il meschiet, chascuns lui mesoffre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 239). Lors vint en place un vocquable qui commença a dire : "A qui il meschiet, chascun lui mesoffre." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1045). Qui luy meschiet, il luy mesoffre. Nos dieux luy veuillent pardonner Son pechiet et le guerdonner Selonc ses glorieux merites. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 302).

Rem. Morawski 442 : Cui li meschiet on li mesoffre ; Hassell 162, M103.

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     MÉTIER     
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Mal est du métier qui ne paire. "Une activité est valable quand elle laisse des traces, quand on en voit le résultat" : Sire de Trasignyes, ce dist le conte en soy retournant vers la dame Marie, je voy assez pres et percoy en belle cousine vostre femme que tous deux avez mis paine destre [l. d'estre] bons mesnagiers. Quant est de sa part[,] a ce que veons[,] elle sen [l. s'en] est bien acquittee et monstree que assez pres de vous sest [l. s'est] approchee. Alors la contesse de Haynnau respondit et dist. Monsieur on dit en ung commun parler que mal est du mestier qui ne paire. Et lors le conte et tous les autres barons encommancerent a rire. Mais dame Marie pour qui les parlers estoyent, se hontoya tellement que la face lui en vint toute vermeille (Gil. Tras. W., c.1450, 8). Et se vous avez le nez escorcié [lors d'une joute], il ne puet challoir, car par ainsi vous devendrés dur et robuste. Mal du mestier qui n'y pert. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 849).

Rem. Morawski 1228 : Mestier n'est preux qui ne pert ; Hassell 164, M141.

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     ORTIER     
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Tempre ortie qui ortier doit "Une ortie qui doit piquer le fait très vite" : Gaufrois s'est escriiés : "Enfes, voir je vauroie Que tu fuissez noiiés, en la rivière d'Oie ! Jammai s ne t'amerai pour cose que je voie. Ortie qui doit poindre hastéement ortoie." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 30). Si tost que le coup eut failly d'ainctaindre le bras, ilchey en bas sur l'orteil du piet senestre de son oncle, tellement qu'il lui couppa le soulier et entama la peau tant que le sang en sailly. "Regardés, ce dist Troïlus : tempre ortie qui ortier doit. En toy toy avra fiere personne !" Bon rire eurent les huit princes pour la maniere du jenne Passelion qui desja se maintenoit tant fierement. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 279).

Rem. Morawski 1439 : On congnoit tost l'ortie qui ortier doit ; Stefano 620b, ortier.

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     OURS     
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Crémeur fait l'ours tomber : [Margon, mari jaloux, demande à deux chevaliers de faire la cour à sa femme, pour l'éprouver, pendant son absence. À son retour, il demande de leurs nouvelles. Sa femme lui apprend qu'ils sont enfermés dans la tour, où elle le oblige à gagner leur pain] Quant Margon entendy ce, il eut grant merveilles a quoy ilz pouient gaingnier leur pain. Si commença a rire, puis dist : "Madame, ouvraige de chevalier est de pou de valeur quant au gaingnaige, car aidier ne s'en scevent. - Sire, dist la dame, besoing fait vielle trotter et cremeur fait l'ours tumber, qui ne lui vient point par nature. Mais vous et vostre compaignie lez venez veoir, et je vous les monstreray, l'un fillant et l'autre hasplant, bien et appertement." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 377).

Rem. DI STEF. 216b, crainte.

28
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     OUVRAGE     
-

Trop est bâtard de l'ouvrage qui onques ne s'en entremit : Lors (...) les huit chevaliers ouvrirent leur porte, puis yssirent sus la place montez sur les chevaulx qu'ilz avoyent trouvez en la place, armez et habilliés, les lances es poings et les escus au col, a l'encontre des trois cent chevaliers et plus qui tous les menassoient de mort. Mais, comme dit le saige, tous ceulx ne sont point clercs qui en portent le samblant, ne chevaliers qui chaussent esperons, car pluiseurs en y avoit qui n'avoient oncquez esté en mortelle bataille, et combien qu'ilz eussent hardement, sy ne le sçavoient ilz mettre a oeuvre ; et pour ce dist le saige : trop est bastard de l'ouvraige qui oncquez ne s'en entremist. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 317).

Rem. Hassell 187, O99.

29
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     PENSÉE1          PENSÉE2     
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Les folles pensées font emprendre les folles besognes : Lors lui racompta [Passelion] comment il s'estoit tenu pour recreant chevalier quant avoit cheminé avecq elle sans lui requerre de son amour, et puis lui dist comment Zephir sur ces parlers estoit venu hurter a l'huis et de point en point comme advenu lui estoit. "Sire, dist elle, de nice emprise, nice fin, et pour ce oubliés tout, car de meschant aventure ne puet on trop pou parler. Alés couchier et ne pensés meshui que au repos, car les folles pensees font emprendre les folles besognes." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1039).

30
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     PIED     
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Celui qui a les pieds cuits ne peut aller sa voie/ne peut s'enfuir : Adont il frappa sus le malleureux de la lance, tellement qu'il le porta mort a terre. Et pour ce dist vray qui dist : "Aler ne s'en peut qui les piez a cuiz." (Percef. III, R., t.3, c.1450 [c.1340], 222). Atant ilz commanderent a leurs gens qu'ilz allassent devant a Deserte nomcier leur venue en ce soir, car ilz y arriveroyent ; mais non firent, car grandement leur meschey. et pour ce dit vray le proverbe que a grant paine puet fuir cellui qui a les piez cuis. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 167). Or aproche le jour, je le sai vraiement, Que j'averai des biens que j'ai fait paiement. Cieux qui a les piez cuiz, on le dist bien souvent, Ne poet aler se voie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 391).

Rem. Hassell, 200, P170 ; DI STEF. 685b, pied.

31
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     PLENTÉ     
Grande plenté n'assavoure "Trop grande abondance ne plaît pas" : Lors monta Passelion a cheval, puis se mist au chemin au congié de s'amie. Mais quant il se trouva en la forest, il se tira envers où il cuidoit plus tost trouver chasse et trouva sur une fontaine plenté de cerfs et bisces. Mais l'on dist que grant plenté n'assaveure [var. n'a saveur], et pour ce ot il de ce plenté desplaisance. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 928).

Rem. Morawski 1644 : Planté n'a saveur ; Hassell 203, P195. Cf. aussi Morawski 120 : Aprés plenté vient bien grans deseites et 542 : De planté chierté.

32
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     PRISE1          PRISE2     
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Mieux vaut la prise que la chasse : Car s'en tamps et en lieu les chassans n'avoient le guerredon de prise, les chassans se deporteroyent de chassier, ou par anuyance ou par viellune ["fatigue"]. Et quant ce seroit sceu, jamais ne seroit aucune emprinse, ains se maintendroyent a guise de bestes. Sy dys que mieulx vault la prinse que la chasse, car a cause de la prinse est la chasse emprinnse et soustenue, qui fauldroit se la prise ne sortissoit a effet. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 149).

Rem. DI STEF. 729c, prise.

33
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     SUFFISANCE     
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Suffisance est un riche trésor/suffisance fait l'homme enrichir : Plus seurs vit povres en povreté, Aise de cuer, sains des membres du corps, Que roys ne fait, tristes en sa plenté : Souffisance est un tresriches tresors (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 10). Par souffissance sont riche mainte gent, Car qui qui l'ait il a joieuse vie, Et je l'ay avoecques moy, vraiement, Et dou tout l'ay mis en ma compagnie Pour les biens qu'en mon ami voi, C'amer je voel bonnement et en foy, Toute ma vie, sans ja faire retour, Quant des très bons il est tout le millour. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 26). Et quant ilz furent auprez de cest homme, ilz lui demanderent dont il venoit et où il aloit. "Seigneurs, dist-il, je voy ["vais"] ne m'en chaille où, comme ung povre homme que je suis." Adont respondy le preu Lyonnel et commença à dire : "Beaulx amis, cascun ne peut pas avoir villes, citez ou chasteraulx, mais seulle souffissance fait l'homme enrichir." "Sire, respondi l'homme, se cascun avoit soufissance, les glants et les fruits sauvages seroyent solvens a soustenir nature, et le poil qui sault de nostre peau seroit assez vesture contre le froit, et parainsy nous serions samblables aux bestes muez..." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 207). Nul n'est riche par grant chevance ; Mais riche est qui a suffisance. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 175). LE RELIGIEUX. L'on n'a pas telz biens sans labeur Et sans dangier. Las ! que feront Quant le leur lairront a doleur A ceulx qui s'en gaudisseront ? Une fois l'eure en mauldiront Et leur remordra conscience, Mais alors tart y pour voyront : Il n'est tresor que suffisance. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 147).

Rem. Morawski 2203 : Riche est cellui a qui souffist.

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     TISON     
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Le tison brûlé, si on le jette au feu, prend plus rapidement : Et le dansel fut jeunes, Nature le surprent Tant qu'il fut a la dame acointé charnelment. Car le tizon brulé, ce dit on bien souvent, Qui le ruë au feu plus de legier se prent. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 401-402). Adont le cuer et toutes ses ymaginations lui commencierent a changier, comme femme muable et sans aucune sceurté, car tantost lui embraserent amours le cuer comme le tison qui a brullé autreffois se ralume mout legierement, et moult convoita de parler a lui. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 486).

Rem. DI STEF. 840b, tison.

35
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     TROMPER     
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Il vaut mieux autrui tromper qu'être trompé : Sy est bon que vous sachiés l'intention du chevalier, car s'elle est bonne, d'autant l'amerés vous mieulx, et s'il est autre, ce sera grant bien d'en estre adverti. Car mieulx vault advancier le malice du mauvais que attendre tant qu'on en soit deceu ; et dit le saige qu'il vault mieulx autrui tromper que l'estre. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340],).

Rem. Hassell 241, T88.

36
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     VACHE     
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Une bonne vache peut parfois porter un mauvais veau : - Syre, resondy le roy Lyonnel, ainsi fera Betidés vostre filz quant il sera roy, au moins s'il fait comme saige prince, et jusques a present il vous en a laissié convenir, et si est issu de si bon estocq qu'il ne devera faire fors tout bien. - Dire, dist le roy, il se puet bien faire, mais, comme on dist, une bonne vache porte bien aucunffois ung mauvais viau. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 502).

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     VANTEUR     
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De vanteur petit faiseur : Qui trop emprent Souvente fois il se repent ; Mais de venteur petit faiseur. (Myst. Viel test. R., t.5, c.1450, 338). Sire, dist elle, point ne vous tendray pour excusé tant que voz parolles avront samblance de verité, car chevaliers vanteurs sont voulentiers de petit fait. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 735).

Rem. Hassell 243, V14 ; DI STEF. 866b, vanteur.

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     VENGER     
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Tel cuide venger sa honte qui l'accroît : La quarte, se bien m'en recorde, Estoit Pais qui tenoit Concorde Par le doy, amiablement, Et li disoit moult doucement, De cuer riant, a chiere lie : "Ma douce suer, ma chiere amie, Se nous volons vivre en leësse, En pais, en repos, en richesse, De tout ce qu'on puet faire et dire, N'en mettons a nos cuers point d'ire, Et ne nous chaille dou dangier Qu'on appelle contrevangier, Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte." (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Cy povons a un seul coup avoir tout le lignaige, et cellui qui telle honte nous a faicte. Et cilz lui respondent que ja pié n'en eschappera que tout ne soit mort. Mais, si comme le proverbe dit : Tel cuide vengier sa honte qui l'accroist. Ainsi fut il du chastellain et de ses parens. (ARRAS, c.1392-1393, 70). Moult desire cil conte a revengier ses drois Encontre Ciperis qui ot sept fis a roix. Mais tel cuide se honte vengier aulcune fois Que plus le multeplie, se lui croit ses anois. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 163). - Benoite soit la dame, dist Zephyr, qui Passelyon te nomma, car oncquez plus fier homme je n'acquointay, combien que cause n'ay de m'en plaindre, car ce me vient par mon pourchas. Mais se ne m'en vengoie en tamps et en lieu, tenu seroie pour nice. - Par ma foy, dist Passelion, tel cuide bien vengier sa blasme qui l'accroit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 740). Mais Passelion, qui aucunement se cuida vengier, ressambla cellui qui cuide vengier sa honte, mais il l'acroist. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 790). Là en y eut plusieurs des jousteurs attendans à leur tour, qui pensèrent bien d'eux mettre en peine de venger leurs compagnons ; mais on dit communément : "Tel cuide venger sa honte qui l'accroist," laquelle chose advint ainsi à aucuns, comme ci-après pourrez oyr. (Faits Lalaing K., c.1470, 57).

Rem. Morawski 1185 : Mal venge sa honte qui la croist, 2351 : Teus cuide venchier sa honte qui la croist ; Hassell 137, H68 ; DI STEF. 869a, vengeance.

39
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     VENGER     
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Tel cuide venger sa honte qui l'accroît : La quarte, se bien m'en recorde, Estoit Pais qui tenoit Concorde Par le doy, amiablement, Et li disoit moult doucement, De cuer riant, a chiere lie : "Ma douce suer, ma chiere amie, Se nous volons vivre en leësse, En pais, en repos, en richesse, De tout ce qu'on puet faire et dire, N'en mettons a nos cuers point d'ire, Et ne nous chaille dou dangier Qu'on appelle contrevangier, Car tels cuide vangier sa honte Qui l'acroist et qui plus s'ahonte." (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). Cy povons a un seul coup avoir tout le lignaige, et cellui qui telle honte nous a faicte. Et cilz lui respondent que ja pié n'en eschappera que tout ne soit mort. Mais, si comme le proverbe dit : Tel cuide vengier sa honte qui l'accroist. Ainsi fut il du chastellain et de ses parens. (ARRAS, c.1392-1393, 70). Moult desire cil conte a revengier ses drois Encontre Ciperis qui ot sept fis a roix. Mais tel cuide se honte vengier aulcune fois Que plus le multeplie, se lui croit ses anois. (Cip. Vignevaux W., p.1400, 163). - Benoite soit la dame, dist Zephyr, qui Passelyon te nomma, car oncquez plus fier homme je n'acquointay, combien que cause n'ay de m'en plaindre, car ce me vient par mon pourchas. Mais se ne m'en vengoie en tamps et en lieu, tenu seroie pour nice. - Par ma foy, dist Passelion, tel cuide bien vengier sa blasme qui l'accroit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 740). Mais Passelion, qui aucunement se cuida vengier, ressambla cellui qui cuide vengier sa honte, mais il l'acroist. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 790). Là en y eut plusieurs des jousteurs attendans à leur tour, qui pensèrent bien d'eux mettre en peine de venger leurs compagnons ; mais on dit communément : "Tel cuide venger sa honte qui l'accroist," laquelle chose advint ainsi à aucuns, comme ci-après pourrez oyr. (Faits Lalaing K., c.1470, 57).

Rem. Morawski 1185 : Mal venge sa honte qui la croist, 2351 : Teus cuide venchier sa honte qui la croist ; Hassell 137, H68 ; DI STEF. 869a, vengeance.

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     VIVRE1          VIVRE2     
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Peu vit celui qui vit le plus longuement : Sy ne vous vueilliez desesperer, ainçois faittes bon samblant et confortés vos hommes, car se nous ne sommes occis maintenant, si fault il mourir une autre fois, et pou vit cellui qui le plus longuement vit. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 609).

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